Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/280

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Eux, formaient ce qu’on appelle dans les noviciats le parti curé, c’est-à-dire celui des gens peu férus de liturgies et d’offices. Ils en étaient saturés depuis le séminaire et, malgré la différence que présentaient les offices misérables des paroisses et ceux des cloîtres, ils n’y mordaient généralement pas.

Aussi les Bénédictins préféraient-ils avoir comme novices des laïques, des gens venant du monde et justement attirés par la splendeur de l’art monastique, que des prêtres qui tirent un certain orgueil de leur sacerdoce, ont des habitudes difficiles à déraciner et manquent d’enthousiasme pour l’opus dei, pour ce qui fait précisément l’essence de l’institut Bénédictin.

Eux, voyaient surtout dans le monastère le débarras de l’existence, la paix, le moyen de se sanctifier à petit feu et ils acceptaient en échange l’ennui des longues cérémonies, la fatigue des Matines.

— N’est-il pas vrai, monsieur Durtal, disait le frère Blanche, que le but de la vie monastique devrait être la louange ininterrompue de Dieu ?

— Certainement, petit frère, mais pour vous consoler de ne pouvoir réaliser ce projet, persuadez-vous que la louange pérennelle subsiste, non dans un Ordre particulier mais dans tous les Ordres réunis ensemble ; la prière des congrégations n’arrête jamais ; les couvents des diverses observances se relaient entre eux et ils effectuent, à eux tous, ce que vous voudriez pratiquer seul.

— Comment cela ?

— Mais voyons, prenez à vue de nez les horaires des différentes communautés et vous constaterez qu’il