Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/306

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— Voyez-vous, s’écria Dom Felletin, Mgr Triaurault se substituant à saint Benoît et, si nous consentions à lui remettre notre règle, supprimant les articles qui lui déplaisent ou y introduisant des ordonnances de son cru !

— Sans compter, dit M. Lampre, qu’un autre Evêque, dans un autre diocèse où se trouverait une autre abbaye Bénédictine pratiquerait tout le contraire. Celui-là bifferait les clauses conservées par son confrère et en inventerait de nouvelles à son tour. Quel gâchis ce serait !

— Ajoutons, reprit Dom de Fonneuve, qu’il faudrait être singulièrement naïf pour se plier aux exigences de cette loi et déposer, avec la demande d’autorisation, un état des recettes et dépenses et un état inventorié des biens, meubles et immeubles que l’on possède, car ce serait livrer, soi-même, sa bourse à des aigrefins qui n’hésitent, actuellement que sur le procédé à employer pour la voler.

Enfin, quelle garantie nous offre cette autorisation, en admettant qu’on l’accorde ? — puisqu’il suffira d’un simple décret, pris en conseil des ministres, pour l’annuler.

Nous devons fournir aussi la liste des membres de la communauté mentionnant leur nom patronymique ainsi que le nom sous lequel ils sont désignés en religion, leur nationalité, leur lieu de naissance, leur âge, la date de leur entrée ; c’est la surveillance de la haute police abrogée pour les malfaiteurs et rétablie pour les moines. Il n’y manque que la fiche anthropométrique imaginée par M. Bertillon !

— Il y a eu là un oubli de la part de cet argousin