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XII

Évidemment la gloire de la sculpture des Pays-bas est, ici, à Dijon, pensait Durtal, en tournant autour du puits de Moïse qu’il était revenu voir dans l’asile d’aliénés, bâti sur l’emplacement de l’ancienne chartreuse de Champmol, situé à dix minutes de la gare.

Cet établissement, où l’on pouvait, à certains endroits, s’abstraire loin des fous, eût été un refuge de rêveries et d’art si l’on avait pu s’asseoir, tranquille, devant ce puits, sans être toujours accompagné d’une concierge attendant que l’on eût fini d’examiner les sculptures pour refermer le grillage qui les enclôt et vous reconduire, par les voies les plus courtes, dehors.

L’hospitalière ville de Dijon était, en ce lieu, insupportable.

Aussi, quand il s’était bien rempli les yeux de l’œuvre de Sluter et de ses élèves, Durtal s’en allait-il la digérer plus loin, dans le délicieux jardin botanique qui borde la route de Plombières, en face du remblai des trains. Par le soleil de ce matin-là, les feuillages des grands