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au passage de saint Luc, racontant la visite du Christ dans la maison des deux sœurs.

Sa mission était donc terminée. Remise entre les mains de saint Pierre, l’église était assez grande pour voguer, sans touage, seule.

La Douleur qui ne s’était pas séparée de Marie, durant cette période, dut alors s’enfuir ; et, en effet, de même qu’elle avait été absente, au moment des couches de Notre-Dame, de même elle se retira lorsque l’instant de la mort fut venu. La vierge ne mourut, ni de vieillesse, ni de maladie ; elle fut emportée par la véhémence du pur amour ; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu’on appela son trépas la dormition.

Mais avant d’atteindre cette nuit tant souhaitée de l’éternelle délivrance, par quelles années de tourments et de désirs, elle passa ! Car étant femme et mère, comment n’aurait-elle pas convoité d’être enfin débarrassée de son corps qui, si glorieux qu’il fût d’avoir conçu dans ses flancs le sauveur, ne l’en attachait pas moins à la terre, ne l’empêchait pas moins de rejoindre son Fils !

Aussi, pour ceux qui l’aimèrent, quel bonheur ce fut de la savoir enfin exonérée de sa geôle charnelle, ressuscitée, telle que le Christ, couronnée, trônant, si simple et si bonne, loin de nos boues, dans les régions bienheureuses de la Jérusalem céleste, dans la béatitude sans fin des Empyrées !

Non, jamais, se disait Durtal, les naïfs transports du « Gaudeamus » n’avaient été si bien justifiés que dans cette messe de l’assomption où, dès le début, l’église, reconnaissante, s’éperdait de joie. Le bréviaire se répétait,