Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/389

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À l’heure présente, la chrétienté est donc, — sauf les ordres religieux dont les offices avaient, ainsi que le nôtre, plus de deux cents ans, lorsque parut la bulle de Pie V, — assujettie au pouvoir du Romain tel que l’a accommodé, en le gâtant, Urbain VIII.

Il laisse fort à désirer, mais enfin, tel qu’il est, malgré l’incohérence que vous lui reprochez et j’ajouterai, moi, malgré le choix plus que médiocre de ses homélies et de ses leçons, il n’en présente pas moins un ample, un magnifique ensemble.

Il recèle des pièces de toute beauté ; songez aux messes pénitentielles du Carême et de l’Avent, à celles des quatre-temps, à la fête des palmes ; rappelez-vous l’office admirable de la Semaine Sainte et la messe des morts ; rappelez-vous les antiennes, les répons, les hymnes de l’Avent, du Carême, de la Passion, de Pâques, de la Pentecôte, de la Toussaint, de la Nativité et de l’Épiphanie ; songez aux matines, aux laudes, au merveilleux office des complies et convenez qu’il n’existe dans aucune littérature du monde d’aussi radieuses, d’aussi splendides pages !

— J’en conviens, père.

— Déclarons aussi, pour défendre ces pauvres saints qui empiètent si souvent sur les plates-bandes du Temporal, qu’ils sont, au point de vue liturgique — pour n’envisager que celui-là — bien utiles, car enfin, dans le cycle ecclésial, la vie du Christ s’écoule en six mois, pendant l’hiver et le printemps. À partir de la Pentecôte, durant l’été et l’automne, ce n’est plus que du remplissage et nos bons saints se groupent glorieusement, en masse, autour des grandes fêtes telles que l’Assomp-