Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

inaugura l’insertion de proses ou séquences dans le corps des offices. Ses enfants ont su faire de l’eucologie chrétienne un florilège qui contient les plus beaux chants de saint Ambroise, de Prudence, de Sédulius, de Fortunat, de Paul Diacre, et d’autres poètes. Il n’a point, en tout cas, le vieux-neuf, les pièces ressemelées du romain…

— Ta, ta, ta, fit Durtal, en riant, vous trichez, père. Il a, lui aussi, notre hymnaire monastique, des poèmes façonnés en un prétentieux et bien mauvais latin ; et ils ne remontent pas à des époques très éloignées, ceux-là ! Ensuite, nous ressassons, autant que le Romain, l’incessante prose des confesseurs pontifes et non pontifes, « l’Iste Confessor » agrémenté sur tous les ordos des trois lettres M. T. V. pour les jours où il faut changer le troisième vers de la première strophe, parce que ces jours ne concordent pas avec la date même du décès du saint. Or, cette séquence anonyme, écrite en l’honneur de saint Martin, je crois, s’adapte fort mal au lot énorme des déicoles qu’elle encense. Elle fait allusion à des miracles opérés sur la tombe de saint Martin, à des guérisons, et nombre de pontifes et de non pontifes, auxquels on l’applique, n’ont effectué aucune cure, aucun prodige que je sache, après leur mort…

J’en reviens toujours à mes moutons, l’ancien répertoire de l’église regorge de pièces qui suppléeraient avantageusement, dans bien des cas, à celle-là.

Et il ne serait même pas nécessaire de chercher bien longtemps ; il n’y aurait qu’à ouvrir l’année liturgique de Dom Guéranger et le volume du chanoine Ulysse Chevalier sur la poésie liturgique du Moyen-Age, pour y