Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/394

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à l’étranger des novices studieux, aptes aux recherches et capables de les écrire ; plus les temps sont immondes et plus les vocations monastiques s’attestent.

Le moine hocha la tête.

— Sans doute, dit-il, mais ce qui m’inquiète, c’est cette agglomération de monastères réfugiés au même endroit. Si j’excepte Solesmes qui irait habiter dans l’île de Wight, les autres abbayes de la congrégation vont, toutes, se fixer, sauf celle de Marseille qui se rend en Italie, dans la Belgique et la Belgique n’est pas grande ! Saint Wandrille, saint Maur De Glanfeuil et le prieuré de sainte Anne de Kergonan auraient, si mes renseignements sont exacts, loué des maisons dans la province de Namur. Tous les trois sont, en somme, les uns sur les autres ; l’abbaye de Ligugé s’installerait, de son côté, un peu plus haut, dans le Limbourg, le prieuré de Wisques dans le Hainaut et nous, dans la Flandre Orientale.

Nous ne pouvons que nous étouffer, dans un espace aussi restreint ; mais ce qui est pis, c’est qu’au-dessus de nous se dresse une imposante et une très belle abbaye belge, l’abbaye de Maredsous. Elle est célèbre et prospère et elle est dirigée par l’abbé Primat de l’Ordre.

Forcément nous serons écrasés par elle, car il est bien évident — même en tenant compte de la prédilection qu’un Français éprouvera toujours à vivre plutôt dans un milieu français que dans un milieu belge — que l’intérêt de tout postulant sera de faire sa probation dans une véritable abbaye, plutôt que dans le je ne sais quoi où nous allons, pêle-mêle, nous entasser. Il ne faut pas se le dissimuler, l’ambiance des lieux et le décor sont indispensables pour soutenir une vocation ; là, où il n’y