Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/410

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le vieil homme se mit alors à sangloter contre l’épaule de son ami.

Puis il regimba.

— Voyez, le beau moine ! s’exclama-t-il, en tâchant de sourire ; une femmelette ne serait pas plus faible ; ah ! Je peux dire que je n’ai pas volé, moi, ce qui m’arrive ! Au fond, c’est parce que j’ai vu emballer des livres auxquels je m’étais trop attaché, que je me suis attendri de la sorte ; cela t’apprendra, sotte bête, à ne pas suivre ta règle qui te défend de tenir à quoi que ce soit !

Adieu, je vais boucler ma valise ; je serai de retour dans quelques jours. Vous assisterez à notre prise de coule, n’est-ce pas ?

— Bien entendu, père.

Le vieux prieur s’éloigna.

— Vous avez causé avec le révérendissime ? demanda Durtal à M. Lampre.

— Oui, sa décision est prise. Aucun religieux, sauf le P. Paton, ne restera au Val des Saints ; c’est l’écroulement définitif de notre projet d’offices. Le père abbé désire d’ailleurs vous en parler lui-même, car il a, en même temps, quelque chose à vous proposer.

— Quoi ?

— Il ne me l’a pas conté.

Les cloches sonnèrent les coups de vêpres ; tous deux se rendirent à l’église. Après l’office qui n’eut rien de particulier, car c’était celui d’un simple confesseur pontife, coté sous le rite double, l’abbé revêtit une étole blanche et, à la suite des pères marchant en tête, et précédé par le frère Blanche qui portait sa crosse et par