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était devenue telle : en bas, à gauche en entrant, la salle à manger devenue une chambre d’ami inoccupée ; le salon, une salle à manger ; la chambre à coucher, la chambre de Mme Bavoil, tout près ainsi de sa cuisine. Au premier, le cabinet de travail se juxtaposait sur la salle à manger, la chambre de Durtal sur celle de Mme Bavoil ; à la place de la cuisine du bas, il avait organisé un cabinet de toilette et dans la pièce restée vide au-dessus de la chambre d’ami ainsi que le long du corridor, établi des rayons pour les livres qui débordaient de toutes parts.

Il vivait, en somme, dans son cabinet de travail qui était vaste, tapissé du haut en bas, de volumes. Le bon abbé Gévresin lui avait légué sa bibliothèque qui, jointe à la sienne, couvrait les cloisons de plusieurs pièces, car sa chambre à coucher, étageait aussi sur deux de ses parois, des amas de bouquins.

Il avait vue, par une fenêtre, sur le jardin, et sur l’église et l’abbaye, sises à quelques mètres ; par une autre sur la campagne qui fuyait à perte de vue, ondulait à l’horizon en de maigres collines rougies, dans des haies de noirs échalas, par les bouquets de vignes.

Ce matin-là qui était le jour de la toussaint, le temps était gris et froid, le paysage mélancolique. Après le déjeuner, Durtal déambula avec Mme Bavoil dans le jardin, pour s’entendre sur la place qu’il s’agissait de réserver à certaines fleurs commandées à Dijon et qui devaient arriver dans quelques jours.

Ce jardin spacieux et enclos d’anciens murs en pierre sèche, était planté de peupliers argentés, de marronniers, de cyprès, de pins de diverses essences, mais un arbre