Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/28

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Séléna, car ils quittaient à l’instant les travaux du gymnase.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Dès que je le vis, je fus hors de moi, et mon cœur, malheureuse ! fut tout entier blessé. Ma beauté se flétrit ; j’oubliai le cortége. Je ne sais comment je revins à la maison ; mais un mal aigu me dévora, et je restai couchée dix jours et dix nuits.

Apprends comment me vint cet amour, vénérable Séléna. — Je pris la couleur de la thapsie, mes cheveux tombèrent, et la maigreur ne me laissa que la peau et les os. Chez quelle vieille enchanteresse ne suis-je pas entrée ? Mais le temps fuyait et mon mal n’était point allégé.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna, — Je dis à mon esclave : Hâte-toi, Thestyllis, trouve un remède à ce mal inconnu. Le Myndien me possède tout entière, ô malheureuse ! Va rôder autour de la palestre de Timagétos. Il y est souvent, et il aime à s’y asseoir.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna, — Et quand tu le verras seul, fais-lui