Page:J. M. C.- Précis des gémissemens des sang-mêlés dans les colonies françoises, 1789.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sieurs Ordonnances où nous avons vu, dans une douleur profonde, que notre Monarque confondoit avec les esclaves de ses Colonies, des Régnicoles affectueux et fidèles, des hommes nés libres et François, aussi précieux que les autres Sujets Européens, à la Culture, au Commerce, aux Arts, à la Population.

L’on a dépouillé les Sang-mêlés des grades de Capitaine, d’Officier, et de leur État-Major dans les Milices. Ils n’ont aucune voix délibérative dans les Assemblées ; leurs droits même n’y sont jamais représentés.

Soit dans le Civil, soit dans le Militaire, toutes les marques d’honneur et de distinction, toutes les places lucratives et susceptibles de quelques émolumens, leur sont réfusées.

Notre alliance est notée d’infamie, notre société même est une tache.

Nous avons été tous contraints par le Gouvernement de changer de nom, et d’en prendre un autre sous l’idiome africain, en payant une somme de 3 livres.

Plusieurs générations Sang-mèlés furent reconnues blanches par Arrêts du Conseil, parce qu’elles étoient opulentes.