Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/14

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publia de lui diverses monographies sur les mœurs du nouveau continent, — avec la Revue trimestrielle, enfin, qui recevait régulièrement chaque trimestre une Correspondance d’Amérique, contenant des études politiques et sociales sur les États-Unis[1].

L’occasion ne lui manqua pas et les événements favorisèrent souvent ses études. A deux reprises, il fut amené à traiter de l’esclavage ; il le fit sans passion et sans ménagements, en esprit qu’une conviction profonde des principes n’empêche pas de juger la situation, et rend au contraire plus sûr et plus hardi pour en regarder toutes les faces. Cette indépendance de vue ne fut même pas sans soulever quelque petit scandale : on s’étonnait de voir un ami de l’humanité, un homme de principes, accepter des objections à l’abolition de l’esclavage, daigner en chercher la solution dans le domaine des faits, poser la question de pratique à côté de la question d’humanité, et, loin de se mêler à toutes les déclamations, loin d’applaudir à toutes les tentatives, se montrer sévère, c’est-à-dire juste, pour l’échauffourée, — « la spéculation, » — dont John Brown fut l’agent et la victime.

La guerre de la scission trouva M. Houzeau en plein pays esclavagiste. Il avait étudié avec soin le

  1. Revue trimestrielle, tomes 18, 20, 21, 22, 23, 24-, 25, 20, 27, 28, 29, 30 et 31. (Avril 1858 à juillet 1861).