Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/60

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nous met sous le joug, en nous disant de combattre pour nos droits, pour nos foyers que l’on prétend dévoués à l’incendie, pour les femmes que l’on menace dans leur honneur! Non contente de dénaturer les faits d’une manière si brutale et si grossière, cette faction païenne commet elle-même tous les outrages dont elle accuse les autres, et combat pour les légaliser.

Mais c’est en vain qu’elle parodie avec affectation la guerre de l’Indépendance. Qui trompe-t-elle en comparant l’émeute de Charleston et le pillage de sa Trésorerie à l’action désintéressée des Bostoniens jetant les cargaisons de thé dans la mer? Qui trompe-t-elle en désignant les volontaires de New-York sous le nom des régiments hessois employés par les Anglais dans leur lutte contre les colonies? Qui trompe-t-elle encore en appelant sa constitution corrigée, enrichie de la disposition « l’esclavage ne sera jamais aboli, » en appelant, dis-je, cette constitution « le testament politique de Washington ? »

Il y a des bornes à la parodie. — Mais il faut qu’on sache par quels moyens violents on entreprit de mettre la levée en masse à exécution. J’extrais de l’ordre du jour général le dispositif suivant : « Il sera formé deux listes, dit le gouverneur. Sur l’une seront portés les noms de toutes les personnes sujettes à l’appel. Sur l’autre, qui sera désignée sous le nom de liste noire (black list), seront inscrits les noms et la demeure de toutes les personnes qui, tombant sous l’application de la loi, essayeront d’une manière quelconque de s’y soustraire; comme aussi les noms des amis ou des conseillers qui tenteront, en quoi que ce soit, d’affaiblir l’ac-