Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/103

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Rose pâle, le soleil t’a donné tes cou- leurs, ses ardeurs te les enlèvent : tu es semblable à nous. Lorsque Dieu, qui colare les joues de l’homme, s’approche de lui davantage et l’enflamme de ses rayons célestes, il pålit aussi, et c’est pour lui la mort ou l’enivrement.


La jeunesse pleure, l’âge mûr pleure encore ; mais ici c’est la rosée du matin, là c’est la rosée du soir. C’est ainsi que le jeune homme sait apprécier des larmes versées par de beaux yeux. Mais lorsque la chaleur du jour a desséché la rosée du matin et flétri les fleurs, lorsque le jeune homme est devenu vieillard, il s’écrie : « Sans doute la rosée du soir est froide, et se prolonge pendant une nuit obscure ; mais elle a aussi son soleil, et il brille également. »