Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/182

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terre celui qui s’est suicidé, l’homme en proie au désespoir laisse retomber vers la terre, où il n’est pas encore, son visage qu’il devrait tourner vers le ciel qu’il a perdu, le ciel qui lui est et qui lui sera toujours ouvert. Lève-toi, ver terrestre ; porte tes regards, faible atome, vers quelque chose de plus haut et de plus serein que ton séjour ! La sérénité et non le plaisir est un devoir pour nous, qu’elle soit constamment notre but. Dans une ame pleine de tristesse et d’amertume, un air pesant et sombre étouffe tontes les fleurs intellectuelles et le développement moral. Que notre ceur s’ouvre à une douce mélancolie et non au noir chagrin et à l’abattement, de même que la fleur, qui s’épanouit à la rosée et qui se referme à la pluie.


Avez-vous rompu avec un ami, je vous en conjure au nom de ce saint respect que vous devez à son cadavre, ne lui donnez plus aucun signe de vie, ne lui écrivez plus ; détour-