Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/68

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de la terre et y découvre les morts immobiles. Ottomar est à la fois si doux et si violent, vif et si mélancolique, si obligeant, si naturel et si indépendant. Il assurait que la plupart des vices viennent de la crainte des vices, que la crainte de mal agir nous empéche de rien faire et nous ôte le courage nécessaire aux grandes choses. Nous aurions, disait-il, trop de philanthropie pour avoir de l’honneur. L’amour des hommes et l’indulgence que nous leur montrons nous empêcheraient d’être sincères et justes ; nous ne confondons trompeurs, nous ne renversons pas les tyrans.


Un peuple en châtie un autre, mais bientôt, coupable à son tour, il est châtié par un troisième, et ainsi de suite. Les Romains châtièrent les Grecs, les Allemands les Romains, le temps châtie les Allemands, et l’éternité le temps.