Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/37

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qu’il nous touche par sa délicate sollicitude pour les faibles et les petits. Nous devinons en lui une âme qui unit l’amour à la force ; et nous sommes remplis de confiance pour un maître qui respecte sincèrement la nature humaine dans l’enfance. Puisse ce saint respect inspirer tous ceux qui s’occupent de l’éducation, et il les guidera dans l’art d'élever les âmes dont le sentiment de la dignité est la première vertu !

L’enfant, qui à la clairvoyance des cœurs simples, sent qui l’aime et qui le respecte ; et la foi candide, qui, chez lui, est spontanée, il la donne de tout son cœur au maître qui sait la mériter. Jean-Paul essaie de nous faire sentir par d’éloquentes paroles quel est, dans le domaine moral et particulièrement dans celui de l’éducation) le rôle de la foi, sur laquelle se fonde presque toute la science humaine : « Dans le domaine scientifique, dit-il, on te croit ; dans le domaine moral, on croit en toi. » Et plus loin : « Que la foi de l’enfant vous soit sacrée, car sans elle aucune éducation n’est possible. N’oubliez pas que le petit enfant ignorant regarde à vous comme à un haut génie, un apôtre plein de révélations, et que le mensonge d’un apôtre ruine tout un monde moral… Gardez-vous de fonder la religion et la morale sur des preuves ; c’est la multitude des piliers qui obscurcit et rétrécit les églises. Que ce qu’il y a de saint en vous s’adresse à ce qui est saint dans l’enfant. La foi, cette introduction à la morale, cette lettre de noblesse que l’humanité a rapportée du ciel, ouvre le