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des visionnaires qui prirent au sérieux le rôle que le fanatisme, l’ignorance et aussi, disons-la à l’honneur des Juifs, le patriotisme avaient seuls engendré.

Tous y perdirent la vie, mais chacun laissa des adeptes qui propagèrent ses doctrines, et qui, de même que les apôtres de l’évangile, prouvèrent, en s’appuyant également sur des passages incohérents et incompréhensibles de la Bible, que leur maître était le vrai Messie. Plusieurs de ces sectes subsistèrent pendant longtemps, les Dosithéens, entre autres, en Égypte, encore au sixième siècle.

Ainsi, la croyance à un sauveur — et à un sauveur à miracles comme Moïse[1] — était généralement répandue parmi le peuple et entretenue non seulement par des prédications continuelles, mais encore par une sorte de pressentiment d’une lutte prochaine et décisive. On interrogeait, pour ainsi dire, chaque visage ; et comme le sauveur attendu

  1. Deut. XVIII, 15, 18 ; Jean I, 45 ; Act. III, 22 ; VII, 37.