Page:Jika - La foi et la raison.djvu/129

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À quoi attribuer cette fin brusque de Jésus, qui étonna si fortement Pilate ? Si celui-ci avait continué à interroger le centenier, son étonnement aurait certainement fait place à une conviction, son soupçon à une certitude. Il aurait appris que Jésus était censé avoir rendu l’esprit tout de suite après avoir bu quelques gouttes de vinaigre[1]. Coïncidence vraiment bien étrange, et que les évangélistes ont omis — on ne pense pas à tout — d’expliquer par quelque citation des prophètes.

Mais, écoutons saint Jean, il va nous donner, peut-être, le mot de l’énigme, et peut-être aussi un nouveau sujet d’étonnement, qui, joint au précédent, pourra, tout en l’expliquant, nous éclairer sur cette mort extraordinaire.

C’est le vendredi que Jésus fut crucifié entre deux malfaiteurs. Le sabbat allait bientôt commencer, et il ne fallait pas que les corps fussent exposés sur la croix pendant ce jour

  1. Matth. XXVII, 48-50 ; Marc XV, 36-37 ; Luc XXIII, 36 ; Jean XIX, 28-30.