Page:Jika - La foi et la raison.djvu/160

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Les philosophes et les rhétoriciens ont beau compliquer leurs définitions, ils n’en aboutissent pas moins à la même conclusion, savoir : le sentiment religieux, c’est la conception de la divinité, c’est-à-dire la croyance en quelque chose de divin.

Donc, religion, sentiment religieux et croyance en Dieu sont synonymes.

Cela admis, voyons maintenant ce qu’est un sentiment inné.

On entend par sentiment inné tout sentiment qui naît spontanément dans le cerveau, c’est-à-dire, celui qui, pour se manifester, n’a pas besoin du concours de l’éducation, de l’observation ou du raisonnement. Mais toute manifestation cérébrale, ainsi éclose spontanément dans le cerveau, n’étant autre chose qu’un des modes d’action d’une faculté cérébrale, tout sentiment inné doit, nécessairement, subir les effets des lois qui régissent cette faculté, et, suivant l’évolution de cette dernière, être plus ou moins fort, plus ou moins développé. Si donc le sentiment religieux était un sentiment inné, il devrait : 1° exister sans l’intervention du raisonnement