Page:Jika - La foi et la raison.djvu/19

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mot, ne lui est-il possible d’être clément qu’après s’être montré méchant ?

— Tu blasphèmes en parlant ainsi. Dieu est bon, mais il est juste en même temps. S’il avait pardonné purement et simplement, c’eut été, sans doute, une grande bonté, mais aussi une grande injustice. Le crime appelle le châtiment, comme la bonne action la récompense. C’est dans le but de concilier la bonté avec la justice que Dieu a fait souffrir son fils pour l’humanité entière.

— On n’est pas plus injuste en pardonnant qu’on n’est bon en récompensant selon le mérite. Grâcier après condamnation est un acte de bonté et non d’injustice. D’ailleurs, la sanction de Dieu était inique ; car, pour une simple désobéissance, était-il juste de maudire toute la postérité d’Adam ?

— C’est que, quoique simple désobéissance, elle était d’une gravité extrême. En mangeant du fruit défendu, Adam a acquis la notion du bien et du mal que Dieu voulait lui laisser ignorer, et il a transmis ainsi les conséquences de son péché à ses descendants.

— D’abord, comme cette notion du bien et