Page:Jika - La foi et la raison.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même son ennemi. Moïse, s’il a commandé d’aimer son prochain, a ajouté : « tu haïras ton ennemi. » Il ne faut donc pas dire que Jésus a répété les paroles de Moïse. Je tenais à cette rectification, car je suis sûr que ton insinuation n’avait d’autre but que de placer Jésus au-dessous de Moïse.

— J’avais d’autant moins cette intention, qu’il n’y a aucune comparaison à faire entre ces deux hommes. Le premier était moraliste et donnait au monde le spectacle de la perfection humaine, le second fut chef et régénérateur d’un peuple ; l’un fut fondateur d’une religion, l’autre fondateur d’une nation. Jésus, en un mot, était un prédicateur, Moïse, un législateur. Mais, ceci constaté, je ne puis m’empêcher de remarquer que, avec une volonté ferme, tout le monde peut arriver à imiter Jésus, tandis qu’il n’est pas donné à tous d’avoir le génie de Moïse.

— Quand il s’agit de protester contre un récit de la Bible, tu invoques son côté fabuleux ou légendaire ; quand, au contraire, ce récit est nécessaire à ta cause, tu l’adoptes tel quel. C’est ainsi que la sortie des Juifs de