Page:Jika - La foi et la raison.djvu/66

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enfants qui tettent, n’épargne rien…[1] », crie le prêtre Samuel au roi Saül. « Anathème à ceux qui ne prêchent pas comme moi[2] ». « Anathème à ceux qui n’aiment point Jésus-Christ[3] », clame son émule saint Paul. Et le principe « Hors de l’Église point de salut » est posé ; les bûchers et l’inquisition d’avance glorifiés.

— Tout cela n’est que rhétorique et ne détruit en rien la beauté morale des livres sacrés. Or, je reviens à cette question : comment admettre que les hommes supérieurs, dont nous admirons les maximes, aient pu, en même temps, nous léguer ce que tu appelles les fables ?

— D’abord ils n’étaient pas tous, et les Apôtres en particulier, des hommes supérieurs. Tout au plus avaient-ils des sentiments élevés. On peut être, du reste, un grand moraliste, un grand législateur et avoir des croyances absurdes. Parce qu’on est supérieur sur

  1. I Sam. XV, 3.
  2. I Corinth. XVI, 22.
  3. Galates I, 8, 9.