Page:Jika - La foi et la raison.djvu/71

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venue l’amitié, qui probablement n’existait pas primitivement, mais un principe insuffisant, et sera certainement remplacé par cette autre maxime, plus sublime et plus divine : « Aime ton prochain plus que toi-même. »

— Décidément, vous autres savants, vous n’êtes pas modestes ! Malgré toi, tu viens d’élever l’homme au-dessus de lui-même. Sa supériorité actuelle ne vous suffit plus ; déjà vous entrevoyez pour lui un avenir presque divin. Vous ne l’élevez pas encore au rang de Dieu parce que vous ne croyez pas en Dieu, mais vous l’en approchez de bien près, et, forcément, dans votre orgueil cérébral et vos idées de progrès continuel, vous finirez par franchir le dernier échelon et par mettre l’homme à la place de Dieu lui-même.

— Mon cher, tu confonds le savant avec le prêtre. En posant le principe de la perfectibilité infinie, le premier recule, à l’infini aussi, les limites de la perfection, ou plutôt il ne reconnaît à celle-ci aucune limite. Le savant refuse donc à l’homme la possibilité d’atteindre jamais la perfection, et, par conséquent, on ne peut pas l’accuser d’aspirer à la divinité.