Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/300

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l’autre des membres de la famille Severn qui lui prodiguait les soins les plus touchants.

Son quatre-vingtième anniversaire (8 fév. 1899) fut célébré par une avalanche de lettres, de télégrammes, d’adresses, de bouquets et de cadeaux venus de tous les points du pays et même de l’étranger. La grande adresse, illustrée sur velin, signée du Prince de Galles et d’une foule de personnages de marque lui fut présentée par une députation. L’Université d’Oxford, la Société Ruskinienne de Londres, le conseil de paroisse de Coniston envoyèrent des adresses semblables ; les amis intimes y joignirent leurs compliments et la presse entière ses plus cordiales sympathies. Un soir qu’il était occupé à regarder un portrait de sir Edward Burne-Jones, il dit : « C’est là mon frère bien-aimé, Ned. » Le jour suivant, l’artiste mourait et ce fut le coup le plus dur pour le vieillard. Pendant cet automne et l’hiver qui suivit, il resta extrêmement faible tout en gardant l’esprit clair et reposé.

En janvier 1900, l’influenza fit rage à Coniston et gagna Brantwood. Le 18 janvier, elle le prit, il se releva un peu le lendemain, mais le 20, il eut une défaillance et s’endormit doucement dans la chambre tapissée de ses chers Turner et entouré de tous ceux qu’il aimait. Sans parole, sans lutte, il avait passé