Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

environné de l’univers. Cependant, si les ouvrages de Pigalle causent de moins grands plaisirs que les leurs, et ne comblent pas, comme eux, la mesure de l’admiration, ils sont dignes d’estime par leur genre de perfection et d’exactitude. Quoi que ce soit, en effet, que représente une imitation, elle rapproche son auteur des artistes les plus célèbres, quand elle est à ce point exacte et savante.

Ce n’est pas simplement alors une image, mais un objet réel ; ce n’est pas simplement un ouvrage, mais un être qui prend place dans le monde, au rang des êtres véritables, et s’y maintient comme un sujet éternel d’observation et d’étude.

Le bon goût, la religion et la politique s’accorderont un jour pour proscrire l’allégorie insensée dont nous décorons quelquefois nos monuments funèbres, en exhumant, pour ainsi dire, les ossements de nos morts, pour les représenter sur la pierre même qui les recouvre.

Les anciens renfermaient dans une urne jusqu’aux cendres de leurs amis ; et nous, que tout devrait rappeler sans cesse vers la dernière demeure des nôtres, nous