Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les poëtes sont enfants avec beaucoup de grandeur d’âme et avec une céleste intelligence.

Le poëte s’interroge ; le philosophe se regarde.

Les poëtes ont cent fois plus de bon sens que les philosophes. En cherchant le beau, ils rencontrent plus de vérités que les philosophes n’en trouvent en cherchant le vrai.

Les poëtes qui, dans l’épique, représentent une communication, perpétuellement ouverte, de la terre au ciel, et entretenue par des êtres intermédiaires entre les hommes et les dieux, n’ont fait qu’imaginer et que peindre confusément le véritable état du monde, dans ce qu’il y a de plus digne d’être connu et de plus caché à nos yeux.

Le vrai poëte a des mots qui montrent sa pensée,