Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/55

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Dans la langue française, les mots tirés du jeu, de la chasse, de la guerre et de l’écurie, ont été nobles.

Il est important de fixer la langue dans les sciences, surtout dans la métaphysique, et de conserver, autant qu’il se peut, les expressions dont se sont servis les grands hommes.

Quand les mots n’apprennent rien, c’est-à-dire, lorsqu’ils ne sont pas plus propres que d’autres à exprimer une pensée, et qu’ils n’ont avec elle aucune union nécessaire, la mémoire ne peut se résoudre à les retenir, ou ne les retient qu’avec peine, parce qu’elle est obligée d’employer une sorte de violence pour lier ensemble des choses qui tendent à se séparer.

Avant d’employer un beau mot, faites-lui une place.