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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

Magendie, s’appuyant sur l’idée qu’il se faisait de la nature de la maladie conseillait de vicier le système circulatoire à l’aide de la saignée et de remplacer le sang par de l’eau tiède. Tout absurde que fut son procédé, Magendie eut quelques prosélytes.

La cétoine dorée, si vantée par Guérin de Menneville, le cédron si employé en Orient, d’après ce que dit M. d’Abadie, la pomme épineuse (datura stramonium) donnée dans l’empire d’Annam, à doses assez fortes pour produire un commencement d’intoxication, ont été reconnus inefficaces.

Le bain de surprise, les sudorifiques unis aux diurétiques et aux purgatifs n’ont pas donné de bons effets.

Comme on le voit, le remède curatif de la rage est encore à trouver. Mais doit-on conclure de là que la thérapeutique restera impuissante contre la maladie ? Ce serait sûrement aller trop loin que de parler ainsi, surtout aujourd’hui où l’on croit généralement que la rage est due à une altération du sang par le principe virulent inoculé ; par conséquent, il faudrait tendre, autant que possible, à neutraliser ce principe, en arrêtant la fermentation qu’il doit produire dans le torrent circulatoire. Or, d’après les expériences du docteur Polli, de Milan, les sulfites et surtout celui de magnésie, peuvent, au plus haut degré, décomposer les ferments et annihiler leurs effets ; il y aurait alors à diriger les recherches dans cette voie ; peut-être arriverait-on ainsi à quelque bon résultat.