Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/18

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pris dans l’engrenage, impossible de s’arrêter ; l’impulsion donnée à la roue nous entraîne, et il faut véritablement se livrer à une gymnastique effrénée pour franchir les obstacles que nous rencontrons à chaque pas : barres d’anspec, bouts de chaînes, paquets de cordages. Pendant plusieurs heures nous dûmes nous livrer à ce trop salutaire exercice.

Le lendemain, seulement, nous nous mettons en marche. À moitié chemin, c’est-à-dire à dix lieues du point de départ, nous subissons un transbordement ; c’est le transport le Cher qui doit nous conduire à Nouméa, ainsi l’exigent les caprices du marin Gaulthier de la Richerie, qui n’a jamais navigué. C’est bien là le véritable type du capitaine de la « Salamandre ».

Le voyage exige huit heures de navigation entre l’île des Pins et Nouméa. Pour vingt hommes il fallut deux longues journées et deux transports.

La vigie signale « terre ». Le pilote monte à bord. Nous sommes à Nouméa.



Port-de-France, ou Nouméa, est une petite ville de chétive apparence située à l’extrémité d’une assez vaste presqu’île dans la partie sud-ouest de l’île.

Elle est dominée par de hautes collines qui l’abri-