Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/24

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ment se substitue à l’initiative individuelle, est particulièrement difficile à la Nouvelle-Calédonie. L’île est saine, mais de peu d’étendue. Elle est séparée du reste du monde (l’Australie exceptée) par des mers immenses. L’espace est restreint, les 2/3 de l’île étant couverts de montagnes à peu près stériles ou bonnes tout au plus pour l’élève du gros bétail. La colonisation des vallées rencontre un obstacle dans les barrières de montagnes où elles sont enfermées. Cette conformation du sol interdit les communications par terre. Le transport des denrées, du matériel et des voyageurs est limité à la voie de mer… appelez les troupes de la Nouvelle-Calédonie, il n’y restera plus rien, car avec elles disparaîtront les petites industries. »

Malgré la déplorable situation de la colonie, le gouvernement français, qui laisse sans emploi tant de bras laborieux, n’a pas hésité à faire appel aux colons libres. Quelques-uns se sont laissés prendre aux fallacieuses promesses qui leur étaient faites. La réalité leur ménageait de douloureuses surprises. Presque tous ont été demander à l’Australie les avantages qui font défaut à la Nouvelle-Calédonie, grâce à l’intelligente administration militaire chargée de ses destinées.

Pour donner une idée des faibles ressources offertes par la Nouvelle-Calédonie à la déportation simple, il suffit de prendre les chiffres officiels de condamnés, par profession, et de voir dans quelle