Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Croyez-vous donc que tout le monde approuve tout ce qui se fait ici ? Eh bien, il y a des membres qui sont restés et qui resteront jusqu’à la fin, et si nous ne triomphons pas, ils ne seront pas les derniers à se faire tuer, soit aux remparts soit ailleurs. Nous sommes pour les moyens révolutionnaires, mais nous voulons observer la forme, respecter la loi et l’opinion publique.
(Discours de Delescluze. Séance de la Commune du 22 avril.)




Depuis trois jours les soldats de la réaction étaient entrés dans Paris. La trahison avait vaincu la ville invincible. La Commune expirait dans une agonie pleine de grandeur donnant, pour les gloires de la défaite, le plus pur et le plus généreux de son sang.

Qui donc songeait à vaincre dans la semaine sanglante ?

La Révolution voulait mourir héroïque et tomber ensevelie dans les plis de son drapeau.

L’avenir, encore une fois, allait être écrasé par le passé. Qu’importait aux champions du Progrès et de la Justice ? La chute même ne serait-elle pas un enseignement, un exemple, un encouragement pour la génération du lendemain ?