Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/76

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La Commune de Paris n’était-elle pas le glorieux soldat d’avant-garde, le d’Assas de la Révolution ?

Frappée à mort, elle avait encore le temps de crier aux peuples asservis : « Prenez garde, frères, ce sont les ennemis ! Je péris sous les coups du privilège, du clergé, de la magistrature inamovible, de l’armée permanente ; je succombe sous les efforts puissants des ennemis de l’émancipation humaine. Que de luttes encore à soutenir, que de défaites à essuyer, peut-être ! Mais après tant de sacrifices, après les sanglantes répressions d’une réaction victorieuse affolée par son triomphe, quelle aurore se lèvera au jour du triomphe définitif ! Ce jour, encore éloigné, vous en préparerez l’avènement en prenant pour guides la raison, la science et la solidarité. Vous vaincrez sûrement en réunissant vos efforts en un faisceau indestructible dans lequel vous grouperez, forces irrésistibles, toutes les bonnes volontés, tous les courages, tout ce qui, en un mot, veut résolument, sincèrement le triomphe de la vérité sur l’erreur, de la science sur la foi, de la lumière sur les ténèbres, tous ceux qui veulent la liberté assurant à l’homme la plénitude de ses droits. »



L’heure des grands dévouements, des morts héroïques avait sonné.