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dans le nouveau calendrier : c’est ainsi que nous voyons figurer dans l’histoire du temps les généraux Pervenche Doppat, Myrthe Peyron, Peuplier Lamer, le représentant Cumin Milhaud[1]. Mais l’usage prévalut d’adopter, selon l’idée émise par Bernardin de Saint-Pierre, des noms empruntés arbitrairement à l’histoire des Grecs et des Romains.

Le nouveau calendrier entra officiellement en usage le 5 octobre 1793 ; comme le début de l’an 1 avait été reporté rétrospectivement au 22 septembre 1792, celui de l’an II au 22 septembre 1793, on se trouvait alors au 14 vendémiaire an II. Des instructions rédigées par Romme furent adressées aux départements et aux communes.

Quoique certainement supérieur au calendrier Grégorien, il soulevait encore bien des critiques. Un article inséré dans le tome V de la Décade philosophique (1794) répond à un certain nombre ; l’auteur reconnaît pourtant qu’il eût mieux valu faire commencer l’année à l’équinoxe du printemps, qui marque le début de la nouvelle période de la vie végétale, qu’à l’équinoxe d’automne ; il est d’avis aussi de substituer le mot Annuaire à celui de Calendrier qui ne signifie rien chez les modernes. Le principal défaut du nouveau

  1. L’observation fidèle de cette règle eût entraîné des conséquences fâcheuses pour bien des amours-propres : au nom de François (4 oct. 13 vendém.) correspond dans le nouveau calendrier le mot potiron ; à celui de Catherine (25 nov. 5 frim.) cochon ; à Victor (21 juillet, 3 therm.) melon ; à Prosper (25 juin, 7 messidor), cornichon; à Zacharie (5 nov. 15 brum.) dindon.