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pelant la conductibilité des sons par les solides, il prit une feuille de papier qui lui tomba sous la main, la roula en forme de cylindre, appuya une de ses extrémités sur la poitrine de la jeune fille et adapta son oreille à l’autre. L’auscultation médiate sortit de cette simple expérience. L’instrument qui servit dans cette circonstance reçut de Laënnec le nom de stéthoscope (de στῆθος poitrine, et σϰοπεῖν considérer, examiner).

La médecine vétérinaire ne tarda pas à s’emparer de cette méthode ; les premiers qui en firent usage furent : Dupuy, Natté, Delafond, Leblanc, en France ; Percival, Pritchard, Thierry en Angleterre ; Croc, en Belgique, etc. Les divers travaux publiés par les nombreux auteurs que je viens de citer ne sont pas restés sans résultat, car l’auscultation est maintenant journellement employée par presque tous les praticiens.

Il n’entre pas dans mon plan de faire ici la description du stéthoscope ; je dirai seulement que l’instrument de Laënnec a subi de nombreux perfectionnements et que, aujourd’hui, on se sert généralement de celui de Piorry en médecine humaine. On pourrait aussi en faire usage en vétérinaire pour les petites espèces, chien, mouton, chèvre, etc.

Pour les grands animaux, il le faudrait plus long et de plus grand diamètre. D’après Cruzel, il n’est guère possible d’ausculter le bœuf sans un stéthoscope d’une longueur suffisante pour garantir le vétérinaire de tout accident ; cette longueur pourrait être de 60 à 80 centimètres.