Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/153

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ii

Les mélodies entendues sont douces, mais celles qu’on n’entend pas
Sont plus douces encore ; donc, suaves pipeaux, continuez de jouer :
Non pour l’oreille sensuelle, mais des ballades plus chéries.
Des ballades pour l’esprit, sans sonorités !
Bel éphèbe, sous ces arbres, tu ne peux quitter
Ta chanson, pas plus que les arbres ne quittent leurs feuilles ;
Audacieux amoureux, jamais, jamais tu n’obtiens les baisers,
Quoique tu sois proche du but — cependant, ne te chagrine pas ;
Elle ne peut se flétrir, quoique tu n’atteignes pas ton bonheur,
À jamais tu aimeras, et elle sera belle !

iii

Ah ! heureux, heureux rameaux ! qui ne pouvez perdre
Vos feuillages, ni jamais dire au printemps adieu ;
Et toi, heureux mélodiste, jamais lassé,