Page:Kipling - Le Livre de la jungle, illustré par de Becque.djvu/276

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— Pas inquiets exactement, dit le cheval de troupe mais cela me faisait comme si j’avais eu des frelons à la place de ma selle. Ne recommencez pas.

— J’ai peur d’un petit chien, et le chameau que voici a peur, la nuit, des mauvais rêves.

— C’est heureux de n’avoir pas à combattre tous de la même façon, dit le cheval de troupe.

— Ce que je voudrais savoir, dit le jeune mulet, qui avait gardé le silence pendant longtemps, ce que je voudrais savoir, c’est pourquoi il nous faut combattre du tout.

— Parce qu’on nous le dit, fit le cheval de troupe, avec un ébrouement de mépris.

— Ordre donné, dit Billy, le Mulet.

Et ses dents sonnèrent.

Hukm hai ! (C’est l’ordre), dit le chameau avec un glouglou.

Et Double-Queue et les bœufs répétèrent :

Hukm hai !

— Oui, mais qui donne les ordres ? demanda le Mulet de Recrue.

— L’homme qui marche à votre tête.

— Ou qu’on porte sur le dos.

— Qui tient votre caveçon.

— Ou vous tord la queue, dirent Billy, le cheval de troupe, le chameau et les bœufs l’un après l’autre.

— Mais, à eux, qui donne des ordres ?

— Voilà que tu veux trop en savoir, jeunesse, dit Billy, bon moyen de s’attirer un coup de pied. Tout ce qu’il faut,