Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/178

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Kotick connut, au toucher de l’eau, qui ne trompe pas un Sea Catch, que jamais un homme n’était venu dans ces parages. La première chose qu’il fit, ce fut de s’assurer si la pêche était bonne ; puis, il nagea le long des grèves, et compta les délectables îlots bas et sablonneux à demi cachés dans la brume vagabonde. Au nord s’étendait une ligne de fonds, d’écueils et de rochers, qui ne permettrait jamais à un navire d’approcher à plus de six milles du rivage ; entre les îles et la terre courait un chenal d’eau profonde où plongeait la falaise perpendiculaire ; et, quelque part au-dessous des falaises, s’ouvrait la bouche du tunnel.

— C’est un autre Novastoshnah, dit Kotick, mais dix fois mieux. Sea Cow doit être moins bête que je ne croyais. Les hommes mêmes, s’il y avait ici des hommes, ne pourraient pas descendre des falaises et les récifs, du côté de la mer, réduiraient un navire en charpie. S’il est un lieu sûr dans la mer, c’est celui-ci.

Il se prit à penser à celle qu’il avait laissée à l’attendre ; mais, quoiqu’il eût hâte de rentrer à Novastoshnah, il explora complètement le nouveau pays, afin d’être en état de répondre à toutes les questions.

Puis il plongea, reconnut une fois pour toutes