Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/108

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leur secours, il passa les montagnes neigeuses de Thsoung ling pour attaquer le roi de Yue tchi, qu'il fit mourir. Celui de Khouei thsu, s'il n'éprouva le même sort, fut du moins réduit comme les autres. La défaite totale des Hioung nou du nord, effectuée par le général chinois Teou hian , et la soumission entière de ce que nous appelons la petite Boukharie, permirent à Pan tchao de pousser ses conquêtes jusqu'à la mer Caspienne. Il soumit plus de cinquante royaumes, dont il envoya les héritiers présomptifs à la cour de l'empereur, pour y rester en otage et demeurer garants de la fidélité de leurs compatriotes. Il (102 loadcJ.-C.

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de Jésus - Christ ) nourrissait même le projet d entamer I empire romain, l'empire romain, mais le général à qui il avait confié cette expédition se laissa décourager par les Persans, qui lui représentèrent son entreprise comme très longue et périlleuse, et il revint sur ses pas. Après avoir soumis l'occident et consolidé la puissance chinoise, Pan tchao désira finir ses jours dans sa patrie et au sein de sa famille ; il demanda donc son rappel. Après l'avoir obtenu, il se retira en donnant de sages conseils à son successeur pour le commandement des troupes stationnées dans la petite Boukharie. Malheureusement ces conseils ne furent pas suivis; les Hioung nou septentrionaux, quoique repoussés fort loin au nord-ouest, reparurent et dévastèrent les royaumes alliés. La Chine se vit obligée de renforcer les garnisons mises dans les différentes villes de la petite Boukharie, qu'on avait eu le projet d'abandonner tout-à-fait. Le fils de Pan tchao rétablit, en i24i ta suprématie chinoise dans l'occident. Il demeura plusieurs années dans i24deJ.-C. ces contrées. La défaite des Ouigours ultérieurs, la déroute d'un chef des Hioung nou et du roi de Y an khi, le seul qui ne se fût pas soumis aux Chinois, furent les fruits de son expédition. Cependant le général étant à peine de retour, les Hioung nou reparurent aux environs de Khamil. Les Ouigours ultérieurs étaient demeurés fidèles à ce peuple, et avaient fait avec lui' des incursions en Chine. La discorde les désunit en 134 de notre ère; les Ouigours attaqué- 134 de J.-C. rent leurs anciens alliés et les vainquirent. Depuis ce temps il est rarement question dans l'histoire chinoise des Hioung nou septentrionaux. Il paraît qu'ils se sont toujours plus rapprochés de l'occident, vers les monts Ourals et la mer Caspienne.

Dans le centre de l'Asie, la puissance chinoise s'est maintenue pendant le règne de la dynastie Han, c'est-à-dire jusqu'au commencement du troisième