Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/112

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rompu les liaisons existantes entre l'Occident et la Chine. Le commerce avec cet empire ne fut rétabli que plusieurs années après que l'intrépide Vasco de Gama eut doublé le cap de Bonne-Espérance.

Dans le second siècle de notre ère , la Chine était souvent livrée à des Eunuquestroubles causés par les intrigues du palais. Ces intrigues étaient tramées ou par les familles qui cherchaient à s'approprier tous les honneurs , ou par les eunuques, dont l'influence s'était beaucoup accrue; sans cesse ils travaillaient à donner toutes les charges à leurs parents et à leurs créatures, dans le but de conserver un pouvoir sans bornes, que la faiblesse des empereurs leur avait permis d'usurper. Les lettrés, qui de tout temps ont été chargés en Chine du gouvernement et de ses dépendances, s'élevèrent en vain contre ces abus, et principalement contre le pouvoir avilissant des eunuques. Ces derniers, pour mettre fin à toutes les plaintes adressées par leurs adversaires à l'empereur Ling ti, ç accusèrent, en 169 de notre ère, les savants de conspirer contre le trône, et Sociétés secrètesd'avoir formé des sociétés secrètes dans le but de renverser l'autorité impériale. Ce prince, faible d'esprit, malgré le nom d'empereur spirituel qu'il portait, se persuada facilement de l'existence de semblables complots ; et, voyant dans chaque lettré un conspirateur, il se laissa arracher un ordre par lequel ils furent bannis de la cour, et les principaux d'entre eux arrêtés et jetés dans les cachots comme criminels d'état.

L'empire, gémissant sous la tyrannie des eunuques, fut encore, en 173 , af- Pes'e

e" '73deJ.-c.

fligé par des maladies contagieuses qui s étendaient de plus en plus, et faisaient d'affreux ravages dans toutes les provinces. Cette épidémie paraît avoir été une véritable peste; elle continua ses ravages pendant onze ans. Enfin, un certain

.84 de J.-C.

Tchang kio, qui avait fait une étude particulière des livres de Tao szu (1), pré- Empiriques tendit avoir trouvé un remède infaillible contre la contagion. Ce remède consistait ^'rebelïes".'111 à boire de l'eau sur laquelle il prononçait des paroles mystérieuses. Comme cette cure était prompte, elle lui fit bientôt une grande réputation, et il eut une multitude de disciples qui obtinrent un succès égal à celui de leur maître. Les malades

(1) Les Tao szu, ou les docteurs de la raison, sont les sectateurs d'une des trois grandecroyances qui se divisent la Chine. Lao tsu, qui florissait au commencement du sixième siècle avant notre ère, est leur fondateur; ils adorent la suprême intelligence, et ne suivent ni les préceptes de Confucius ni ceux de la religion de Bouddha.