révoquer. Ces qualités l’avaient élevé à un si haut degré de puissance, qu’il était presque devenu le maître de l’empire.
Son fils Thsao phi, plus ambitieux que lui, se garda bien de refuser la couronne que l’empereur Hian ti lui offrit. Il la reçut publiquement, et donna à sa nouvelle dynastie le nom de Goei. Ainsi finit la famille des Han, qui, pendant plus de quatre siècles, avaient possédé le trône, et illustré la Chine par le rétablissement des lettres et par l’extension qu’ils donnèrent à l’empire en reculant ses frontières occidentales presque jusqu’à la mer Caspienne.
Les Goei ne possédaient cependant que la moitié septentrionale de la Chine, limitée au sud par la chaîne de montagnes Pe ling et le grand fleuve Kiang. Le midi de ce pays était divisé entre les dynasties des Chou han et Ou.
Lieou pei, un compétiteur de Thsao thsao, était de la famille des Han. Quand la paix fut rétablie dans l’empire, il fut nommé prince de Han tchoung dans le Chen si. Il s’y était formé une armée sur laquelle il pouvait compter, et se tint prêt à tout événement. Lorsqu’il reçut la nouvelle que Hian ti avait été détrôné par Thsao phi, il se fit proclamer empereur et fixa sa résidence à Y tcheou, dans le pays de Chou, qui est la partie occidentale du Szu tchhouan de nos jours. C’est pour cette raison qu’on a donné à sa dynastie le nom de Chou han ou Han de Chou.
Un troisième chef très puissant, nommé Sun khiuan, se trouva alors en possession du reste de la Chine méridionale, situé au sud de Kiang. Au commencement de la guerre que les Goei firent aux Chou han, il prit le parti de ces derniers ; mais s’étant ensuite brouillé avec eux, il passa du côté des Goei et se soumit à leur puissance. Ils lui conférèrent le titre de roi d’Ou , qui ne satisfit pas son ambition, et après la mort de Thsao phi ou Wen ti, arrivée en 226, il se revêtit de la dignité impériale.
La Chine se trouva donc divisée en trois royaumes. L’histoire donne le premier rang au plus petit, à celui des Chou han, parce que son fondateur était du sang impérial des Han.
