Sun khiuan, prince d'Où, se voyant aussi puissant que les deux autres mo- Ou. narques qui avaient partagé avec lui la Chine, crut qu'il pouvait, ainsi qu'eux, porter l'auguste titre d'empereur, et il le prit avec toutes les cérémonies usitées en pareille occasion; il augmenta sa cour, créa de nouveaux off1ciers, et se donna un cortége digne de ce rang suprême. Cette démarche fit beaucoup de peine à Tchu kouo liang, qui avait le dessein de rendre à la dynastie des H an son ancien éclat. Il ne voulut cependant pas se brouiller avec le nouvel empereur, crainte de s'attirer un ennemi redoutable, qui aurait pu arrêter les progrès qu'il se promettait de faire contre les Goei. Il envoya donc un ambassadeur à Sun khiuan pour le féliciter et pour renouveler l'alliance contre Thsao joui. Ceci eut lieu en 229 de J. C. Trois ans plus tard, Sun khiuan travailla à susciter TM9 (le un nouvel ennemi à l'empereur des Goei, dans la personne de Koung sunyuan, qui s'était emparé depuis long-temps du Liao toung. Mais celui-ci, craignant la puissance et le voisinage des Goei, fit couper la tête aux ambassadeurs des Ou, et accepta des titres de Thsao joui. L'alliance entre les empereurs de Chou h an et d'Où se resserra alors de plus en plus.
La bonne intelligence entre Koung sun yuan et Thsao joui ne fut pas de longue durée : en 237 ce dernier attaqua le prince de Liao toung. Cette guerre, ^dcJ.-C. qui commença par quelques revers du côté des Goei, fut cependant heureusement terminée par Szu ma y. Ce grand capitaine s'empara l'année suivante des états de Koung sun yuan , qui lui-même trouva la mort en voulant se faire jour à travers l'armée ennemie. Quand Szu ma y revint de cette expédition glorieuse, il trouva Thsao joui dangereusement malade. Ce prince, reconnaissant ses services, lui recommanda Thsao fang, son successeur désigné, et mourut peu de jours après.
A la nouvelle du décès de l'empereur des Goei, Sun khiuan fit entrer trois corps d'armée sur leur territoire. Szu ma y les força de plier bagage. Ces succès ne rétablirent pourtant pas la paix avec les Ou et les Chou han. Un général des Goei voulant, en il\\, s'emparer des provinces limitrophes des derniers, y essuya 244 de J.-C. de grandes pertes, et fut forcé d'abandonner cette entreprise. Depuis ce temps les Goei n'osèrent plus se mesurer avec leurs ennemis. L'empereur des Chou han, qui ne se trouvait pas en force, et Sun khiuan, accablé par l'âge, avaient à la vérité adopté des sentiments plus pacifiques , et désiraient voir la Chine rendue à la tranquillité.
