Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/235

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par Lieouyu,

eût mis le comble à sa gloire, échoua par la mauvaise conduite de ceux qui étaient alors en place, et par la faiblesse de l'empereur. Lieou yu en fut si indigné, qu'il conçut le dessein de se défaire de ce prince, et de lui substituer son frère. Les eunuques, gagnés par le premier ministre, étranglèrent l'infortuné prince avec sa propre ceinture. Le nouvel empereur, qui est appelé dans l'histoire Koung ti, ne jouit pas long-temps d'une dignité à laquelle il n'avait pas aspiré. La crainte d'un sort semblable à celui de son frère.le fit descendre volontairement d'un trône pour lequel il sentait qu'il n'était pas fait. Ce fut en 42o qu'il proposa à Lieou yu d'y monter à sa place, et qu'il effectua, en sa en 420 de J.-C. faveur, son abdication solennelle.

Lieou yu prit aussitôt les rênes du gouvernement, donnant à son prédécesseur le simple titre de roi, et le reléguant dans une petite ville, avec des gardes, moins pour l'honorer, que pour être plus sûr de sa personne. L'année suivante, ayant empoisonné un vase plein de vin, il ordonna à un de ses officiers, nommé Tchhang goei, de le présenter à Koung-ti. Tchhang goei ne voulut point obéir, et avala le poison, dont il mourut sur-le-champ. Lieou yu voulut ensuj^e contraindre l'ex-empereur à le prendre lui-même; mais ce prince répondit que la religion de Foe, dont il faisait profession, lui défendait de se donner la mort. Alors des soldats le massacrèrent.

Après la destruction de la dynastie de Tsin la Chine fut remplie de troubles, dont le résultat fut l'établissement de deux empires, l'un situé dans les provinces septentrionales, et l'autre dans celles du midi. Dans ce dernier, cinq familles (Ou tai) régnèrent successivement en assez peu de temps; quatre occupèrent celui du nord. Deux de ces dernières étaient d'origine sian pi, les Goei appelés aussi Yuan goei, Heou goei ou Pe goei, et les Heou tcheou ; deux autres étaient chinoises, savoir, les Pe thsi et les Heou liang.

Le fondateur de la dynastie Soung possédait dans un degré éminent toutes les qualités qui rendent un homme digne de commander aux autres. A la tête des troupes, il se montrait tout à la fois bon soldat et habile général : dans le cabinet, il était politique estimé, profond, et fertile en moyens pour faire réussir les plus vastes projets : dans sa vie privée, il avait la modestie, la réserve et toutes les vertus d'un particulier. Sans faste, sans ostentation, sans orgueil, il occupa le trône avec cette noblesse, cette majesté, cette

Nan po Ichao, ou division de l'empire.