Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/253

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remettaient les peines dues aux crimes, donnaient des ordres et y faisaient L'impératrice apposer le sceau de l'empire. L'impératrice Ouei chi était présente aux au

Ouci chi. .,

diences publiques ; elle s y tenait derrière un rideau, pour entendre tout ce qui s'y disait. Tous les placets des ministres passaient par ses mains ; l'empereur ne faisait rien que de son consentement. Une femme ambitieuse ne peut pas long-temps estimer un homme qui n'est que l'esclave de sa volonté. Ouei chi cessa donc bientôt d'avoir de la tendresse pour son mari ; elle choisit pour amant Ou san szu, neveu de l'impératrice Ou houang heou, et se livra sans contrainte à son penchant pour lui. L'empereur resta long-temps insensible à toutes les représentations qu'on lui faisait sans cesse sur les abus dans l'administration des affaires, ainsi que sur les désordres et la vie scandaleuse de son épouse et d'autres dames du palais. Il n'ouvrit les yeux que trop tard ; et avant qu'il pût faire quelque chose pour se tirer des filets des traîtres qui l'entourèrent, il mourut empoisonné par l'impératrice Ouei chi. Cette princesse tint sa mort cachée jusqu'à ce qu'elle eut arrangé ses propres affaires, fit écrire un ordre supposé de l'empereur, qui déclarait un jeune prince de seize ans son successeur, et elle-même régente de l'empire. Elle échoua pourtant dans son projet, et trouva la mort avant de l'exécuter. Le successeur de Tchoung tsoung ne régna que trois ans, et abdiqua, en 712 , en falliuan^tsoung, veur de son fils Hiuan tsoung. Ce grand empereur commença son règne par la réforme des abus nombreux qui s'étaient glissés dans l'administration civile et militaire; il réduisit les dépenses énormes auxquelles la cour avait été accoutumée , pendant le gouvernement des deux impératrices qui avaient occupé le trône ; il diminua le nombre des officiers , tant dans la capitale que dans les provinces ; remit en vigueur les anciennes lois, et en fit de nouvelles, conformes aux circonstances et aux mœurs présentes de la nation; il restreignit aussi le nombre des bonzes, et en renvoya plus de douze mille dans leurs familles , pour y être employés à des professions utiles. Il fit abattre un grand nombre de temples consacrés au culte de Bouddha, fit fondre les statues de cette divinité et de ses saints, et défendit d'en fabriquer de nouvelles.

Ces sages mesures rendirent bientôt à l'empire la prépondérance politique sur les nations voisines. Les Thou fan, ou Tubétains, qui avaient envahi 715 de J.-C. une grande partie de l'Asie centrale , s'emparèrent, en 715, du Ferghana, sur