Page:L’Hypnotisme et les Religions.djvu/51

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Traduit littéralement en grec par Chrestos (oint, huilé) et devenu plus tard une espèce de nom propre en latin, ce mot de Messie ou Christ, bien loin d’établir la divinité de Jésus, signifiait au contraire, dans la bouche de saint Pierre, que Jésus n’était que l’envoyé spécial de la Divinité.

Telle fut, en effet, la doctrine de l’Église primitive tout entière, jusqu’à ce qu’elle eut subi l’influence du paganisme grec et qu’on eut trouvé le moyen de concilier, par le dogme ingénieux de la Trinité, l’idée de l’unité divine avec l’adoration d’un homme, c’est-à-dire le monothéisme avec l’idolâtrie.

D. — S’il fallait vous en croire, la théologie de saint Pierre serait bien peu dissemblable de celle de Voltaire et de Rousseau. Mais à propos de Voltaire, n’est-ce pas lui qui donnait pour mot d’ordre à ses amis : « Mentez, mentez encore ; il en restera toujours quelque chose ? »

R. — Non, Voltaire n’a pas dit cela. Je vous mets au défi de trouver cette phrase dans ses lettres ou dans ses écrits. C’est une pure invention du clergé, travestissant et mettant en pratique, tout à la fois, ce mot de Basile — un des siens