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AQ — 82 xc De là ces faix^ns do parler figurées : « hûve acquit « de son possible, » pour s’acquitter de son devoir en faisant ce quon peut. (Lett. de Ch. Duo di^ IJour^;. au sieur Du Fay, p. 3G8.) Faire bon acquit, pour faire son devoir, payer de sa personne dans une alVaire. iVoy. s’Acni itkk au même sens.; « Nous souuncs bien contens de <i Yûsti’c bon debvoii’ et acquit que vous avez fait en « cette partie. » [Lett. de Cli. Duc de Ituurg. au sieur Du Fay, p. 3(51.) On aiàil&acquitcr de quelqu’un, pour le traiter avec les égards qui lui sont dûs : de là l’expression « éti’e aussi cher acquit comme un autre, » pour signifier être également bien traité. - Sans avoir « égard au Roy leur souverain Seigneur.... ont « aussi cher acquit été Bourguignons et Anglois « comme Fi-anrois. » (Ane. Coiit. de Troyes. procès-verb. au Nouv. Coût. gén. ï. 111, p. ’i'.IO.’) On aciiuiert la possession tranquille et paisible dun liéritage, en payant les lods et ventes, d’où l’on a pu nommer acquit, cette espèce do droit seigneurial. (Coût, de Ponlhieu, art. 85 et 80., Suivant cette coutume, " le droit à’ucquit est deu « au Seigneur censuel le jour de la vente de » l’héritage tenu à cens. » (Laur. Gloss. du Droit fr.) Nous disons encore acquit patent, pour signifier un Ordre ou Mandement sur les Trésoriers, pour être payé com[itant. Le Glossaire de Marot, expli- que le mol acquit au luèuu; sens ; « Ordonnance de « content sur les Trésoriers. » (Voy. Acijlitkh ci-après, pour payer, et le Glossaire de Du Gange, au mot Acquilanienluni.) V.I!IAXTES : ACQUIT. Orlh. subsist. AccLiT. D. Carpont. suppl. Gloss. de Du C. au mot Aajuilum. AcQuiCT. Lett. de Cli. Duc de Bourg, au S’ Du Fay, p. 36i. Acquis. (Plur.) Ord. T. V. p. 3û<".. art. f5. AcuiT. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C.au mot scqmtum. .Aquit. .ouv. Coût. gén. ï. I, p. 389, col. 1. Ac<ini(ablt’, adj. Raclietable. « Rente foncière et non acquiluble ; » proprement. Rente dont le principal ne peut être acquitté. (Voy. Recueil de M. Blondeau, p. 03, lit. de 1610.) Acquit;il,S!</vs^ viasc. Obligation d’acquitter.

paroil (jue c’est le sens de ce mot dans le pas- 

sage suivant : « hommage auncestrel (1), trait à luy « garantie ; c’est à sçavoir, que le Seignior qui est ■< en vie et ad receivé le homage de tiel tenant, « doit garranter; son tenant et auxy trait « à luy acquilal ; que le Seignior doit acquiler le « tenaunl envers touts aulers Seigniors par amount « luy Cij do chescun maner de service. •> (Tenures de Liltleton, fol. 32.) Acquitance, subst. fém. .Justification. Quit- tance. Au premier sens, ce mot vient d’acquiter ci- après, justifier. (^Vov. Rritton, des Loix d’Anglet. fol. Il, R".) On disoit aussi acquiter. payer. De là le mol acquitance. pour (|uittance. ;ld. ibid. fol. 07. — Test, du G" d’.Vlençon, ubi suprà.) v.vRi.vNTKs : ACQUITANCE. LiUlelon, Gloss. de M. Iloiiard. - Britton, des Loi.x d’.Vnglet. fol. 11, R«. .cgiiT.l’NCE. Ul. ibid. fol. 67, R». AcQi rrTNCE. Test du C" d’Aleuconàlasuile de JoinviUe, p. is:.. - Ord. T. I, p. &17, art. 11. Acquiter, verbe. Rendre tranquille. AITranchir. Justilier. l’ayer. Du mol quitte, en latin quietus, tranquille, l’on a l’ail (icijuilter. Ce verbe qui subsiste avec plusieurs acceiilious figurées, signifie proprement rendre traïuiuille, rendre paisible. Prince, je di, à tout considérer, Que l’en devroit à ce siège tirer : Cai- lors seroit Picardie acguittée. Eust. des Ch. l’of-s. MS?. fol. lîO, col. I. Ce mot s’est dit pour affranchir. Par vostre aide et par vostre delTois(3) Ai-jou d’Espaigne ucuités les destrois : (4) Ne m’i valut periére (5), ne defois (6), Mais vos proueches, etc. Anseis, MS. fol. 1, n* col. 2. L’idée de justification emporte celle de tran- quillité, aussi trouvons-nous at’(/H//(’rp()urjustilier: i< est acquilc de cesl félonie. » (’renures de Liltleton, fol. 45, V».) On est tranquille, quand on ne doit rien, ou quand on n’a rien à se reprocher. De là le verbe acquiter pour payer, dans le sens propre. Qui s’a(juite, ne s’encombre. l’rov. du Vilain, MS. de S. Gcrm. fol. 75, R- col. 3. De légier s’en porra acttiler. Ane. Poèl. Fr. .MSS, avant 1300, T. III, p. IU7. Qui doit vif feu, mal s’acuite de cendre. . e. VoH. Fr. MS. du Valic. n* 152a, fol. ICC, V- ci.l. ï. Fn considérant les devoirs (ju’un état impose, et les égards auxquels la bienséance ou la politesse nous oblige les uns envers les autres, comme des dettes qu’il faut payer, on a dit s,’acquiter pour faire son devoir. « L’Evesque de Durem, et tout « farriereban de la Sénéchaucée de Durem, avoit « entré en la ville et y avoit soupe: en séant à n table imaginations lui allèrent au devant qu’il ne « s’acquittait pas bien, quand les Angluis estoyent " sur les champs, et il se tenoit à la ville, si list " osier la table, etc. » (Froissart, Vol. 111. p. 338.) ^’acquitter de quelqu’un, pour en agir bien avec lui. ■< IjCS Chevaliers de Gascoiigne, et les " Seigneurs receut tous joyeu.semeut, et s’at- « quitta si honorablement d’eux, que tous s’en « conlenterent » (Froissart, Vol. I, p. 201. — Id. ibid. p. 21)1.) De là celte même expression employée quel- (1) héréditaire. — (2) pardevant luy en remontant, qui l’ont précédé. — (3) défense, aide. - (i) passages. — (h) macliine à lancer des pierres. — (G) défenses, travaux d’approche.