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iii

Hâtons-nous donc d’imprimer ce recueil. Il ne sera plus alors soumis aux nombreuses causes de destruction qui tôt ou tard anéantissent les plus précieux manuscrits.

Voici l’opinion de quelques érudits sur l’oeuvre de La Curne de Sainte-Palaye :

« La Curne de Sainte-Palaye, qui est du siècle dernier (dit M. Littré, dans l’introduction de son Dictionnaire de la Langue Française), avait préparé un Dictionnaire du vieux français, dont il n’a été publié qu’un premier tome ; les matériaux qu’il avait recueillis remplissent beaucoup d’in-folio qui sont déposés à la Bibliothèque impériale ; ces matériaux consistent en exemples pris dans les anciens auteurs ; je les ai eus constamment sous les yeux, et j’y ai trouvé de nombreux et utiles suppléments à mes propres recherches.

« Les manuscrits de La Curne sont des trésors ouverts à qui veut y puiser ; mais on ne peut y puiser sans remercier celui qui nous les a laissés. »


M. Ambroise-Firmin Didot, dans l’introduction qu’il a placée en tête du Glossaire français de Du Cange, s’exprime ainsi :

« La Curne de Sainte-Palaye est auteur d’un Glossaire de l’ancienne langue française, depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV.

« L’impression de ce beau travail, dont deux manuscrits existent à la Bibliothèque nationale, l’un en 31 volumes in-folio, à deux colonnes, l’autre, plus complet, en 61 volumes in-4o , a été interrompue lors de la Révolution de 1792. Quelques exemplaires des 735 pages du tome 1er ont échappé à la destruction qui a été faite de ce volume. L’impression s’est arrêtée au mot asseureté. »


Le savant bibliophile Brunet, dans son Manuel de la librairie, regrette vivement que l’impression de ce beau travail n’ait pas été continuée. Voici ce que nous lisons à l’article Sainte-Palaye :

« On est redevable, à La Curne de Sainte-Palaye, d’un recueil manuscrit en 40 volumes in-folio, dans lequel il avait déposé le fruit de près de cinquante années de recherches, relatives aux antiquités de la France en général et à notre ancien langage en particulier.

« C’est avec le secours de ces précieux matériaux qu’il se proposait de publier le Glossaire françois, dont il fit paraître, en 1756, le projet (brochure in-4o  de 32 pages), et dont, depuis, il abandonna la rédaction à Georges-Jean Mouchet, savant laborieux, qui se chargea de mettre l’ouvrage au jour, sous le titre de Glossaire de l’ancienne