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qui leur donnent des vassaux, sujets ou censitaires, à protéger ou à défendre, comme on peut voir dans des Lettres de Philippe Duc de Bourgogne, du 13 Avril 1429, qui commencent ainsi : « Philippe Duc de Bourgogne, etc. De la partie de nos biens amés les nobles adhérités en notre chatellenie de Lille, nous a été humblement exposé, etc. » (Mémoire de la noblesse de la province de Lille, imprimé à Paris, en 1705. — Voy. Adhériter ci-après.)

Adhéritement, subst. masc. Saisine, investiture.

Le même qu’Adhéritance ci-dessus ; du verbe Adhériter ci-après. « Celuy qui vend sa tenure, mais il en retient encore la saisine par devers luy… sçachez qu’il est encore sire de la chose ; mais… il peut estre contraint à faire le Werp et adhéritement… si ce est tenure. » (Bouteill. Som. Rur. p. 397.) « L’acheteur est tenu prendre l’adhéritement, s’il plaist au vendeur, en dedans quarante jours. » (Cout. gén. T. 1, p. 768. — Voy. Laur. Gloss. du Dr. Fr.)

Adhériter, verbe. Faire héritier. Céder à titre d’hérédité. Saisir, investir.

Le premier sens paroit être le sens propre. « La mère… diroit que li aucun de ses enfans seroit bastars pour les autres ahériter. » (Beaumanoir, Cout. de Beauvoisis, p. 98.) « Douaires n’adhérite mie enfans en manière que li pères n’en puist faire sa volenté de son hiretage puis la mort de sa fame… Li enfans ne sont pas hérites par la raison dou douaire leurs mères. » (Id. ibid. p. 75. — Voy. Enhériter ci-après.)
De là on a dit adhériter quelqu’un d’un héritage, pour le lui céder à titre d’hérédité, en avancement d’hoirie. « Là se dessaisit de sa terre et en adhérita sa fille. » (Voy. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Adhœredare.)
Nous trouvons ce verbe employé comme absolu au même sens.

Moult m’auriez bien ahérité,
S’a Miaulens m’aviez bouté,
Je ne sçai meson qui le vaille.
Fabl. MS. du R. no 7218, fol. 62, V° col. 2.

Dans un sens plus étendu encore, le verbe adhériter a signifié saisir, investir, donner avec de certaines formalités le titre d’un fief et la faculté de le posséder. « Le Duc d’Anjou, qui avoit une grande et haute imagination d’aller au Royaume de Naples, dont il s’escrivoit Boy et semblablement de Cécile et Duc de Pouille et de Calabre ; car le Pape Clément l’en avoit revestu et adhérité par vertu des Lettres, etc. » (Froissart. Vol. II, p. 155. — Voy. Adhérité ci-dessus.)

variantes :
ADHÉRITER. Percef. Vol. II, fol. 1, R° col. 1.
Adhireter. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Adhœredare.
Aériter. Beaumanoir, p. 81.
Ahériter. Gloss. sur les Cout. de Beauvoisis.

Ad honores.

Mots purement latins, qui désignent un titre sans fonctions, ou sans émolumens : cette façon de parler a passé il y a long-temps dans notre langue, et y subsiste encore. (Voyez les Propositions de la Chambre Ecclésiastique aux États de Blois, en 1576, dans les Mess. hist. de Camusat, in-8 p. 57, au sujet des Officiers Ad honores des Rois et des Princes.)

Adhorer, verbe. Venir à heure.

(Voy. Celthell. de Léon Tripault, au mot Heure, et le Dict. de Cotgrave.)

Adjacence, subst. fém. Lieux adjacens.

Terres ou autres choses adjacentes à un lieu principal. (Gloss. de l’Hist. de Paris.)

Puis le Roy vint à Sainct Denis,
Qui luy rendit obéissance,
Laigny avec le plat pays,
Deppendences, et l’ajacence.
Vigil. de Charles VII. T. I, p. 113.

variantes :
ADJACENCE. Gloss. de l’Hist. de Paris.
Ajacence. Vigil. de Charles VII, T. I, p. 113.

Adjancement, subst. masc. Ajustement, arrangement.

Du verbe Agencer ci-après. (Rob. Est. et J. Thierry, Dictionnaire.)

Adiante, subst. Espèce de Capillaire.

(Voy. Nicot, Dict.) On le nomme encore adiantunt. (Voy. Dict. Univ.)
variantes :
ADIANTE. Nicot, Dict.
Adiente. Cotgr. Dict.
Aiante. Id. ibid.

Adiaphoristes, subst. masc. et plur. Nom d’Hérétiques.

C’est un mot purement grec, qui signifie Indifférens. Il fut donné dans le xvime siècle aux Luthériens qui suivoient les sentimens de Mélanchthon, et ensuite à ceux qui souscrivirent à l’Intérim de Charles V. (Hist. des Religions. — Voy. aussi Garasse, Rech. des Rech. p. 683.)

Adible, adj.

On appeloit Rois adible une espèce de nasse, peu différente, sans doute, du marchepied, que Cotgrave définit une demi-nasse que les Pêcheurs poussent devant eux, en marchant dans l’eau, pour prendre le poisson. « Que l’on ne pesche, ne puisse pescher d’engin de filé, de quoy la maille ne soit de moule d’un gros tournois d’argent, fors la Rois adible, et le marchepied. » (Ord. des Rois de Fr. T. I, p. 641. — Voy. Marchepied, ci-après.) Peut-être faut-il lire andible, et alors ce mot aura la même étymologie qu’Andain ci-après.

Adicter, verbe. Stipuler.

Signification particulière née de l’acception générale dire, exprimer ; en latin dictare. Dans les Coutumes locales de la ville de Wissent en Boule-