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« fontaine de la Forie. " (llartèno, CoiiUn.de (i. de Tyr, T. V, col. GOO. — Voy. Aipjoisïii.Mi:.T ci-après.) Le bel oste (1) que li llois ajuuslc Où de fîenl a si fière somme, S’estent sur lu rive de Suinme. (;. Cuiarl, MS. fol. 117, V’. En reslrcis’iiaiit à ruiiion du iiiariai;e racLCplidii générale tie joindre, unir; l’on a dil ujousLcr [luur allier, marier, l’ii père dil à son tils, dont il désap- prouve rincliiialioii pour une reiiiuic au-dessous de son état : Celo n’est pas de ton affaire Ne ditîne ilo loi descliaucier ; Je le vorrai jilus sorliaucier, Que que (i) me doive eouster Que je te vorrai ajoster As nieillors gens de cest pais. Fabl. MS. de S’ Gcrni. fol. 80, R- col. 3. La nuance qui distinjrue les deux significations joindre et ajouter, est si légère, qu’au premier coup- d’u’il elles paroissent se confondre. Toutes deux sont une exiension de l’idée mettre auprès, ilais notre mot ajouter, iiu’on vient de voir si souvent employé en parlant des personnes, semble s’être dit plus rarement qu’aujourd’hui, en parlant des choses. On en trouve cependant des exemples dans les Sermons de S’ Bernard , sous l’orthographe ajosler, qui répond au mot adilerc dans ces mêmes Sermons en latin. « Mestier est k’à cest vespre soit « ajosteie li lièce (3) del malin. » (S’Bern. Serm. fr. Mss. p. 184.) <. Cil ki à l’umaniteit ajosteit lo nom « de Deu. » (Id. ibid. fol. 194. — Voy. Adjoustement et ÀDJorsTELR ci-après.) On pourroit croire que notre mot adjuster ou ajuster seroit différent d’adjouster, si l’on ne trou- voit celle orthographe au même sens dans ce pas- sage : « Jou Ernols Cuensde Chisnes et Castellains « de Broborc, faits à sçavoir ke ai donnei el « adjuslci à le Capeleiie de Broborc sis livrées <■ de renie par an. » (Du Chesne, Gén. de Guines, preuv. p. 281), lit. de 12G0.) On lit ajuster avec une signification semblable dans les Chron. S" Denvs, T. I, fol. 31, V°. La manière la plus simple, et peut-être la plus usitée, pour s’assurer qu’une mesure étoit juste, étoit de Vadjouster, de l’approcher, de la mettre auprès de. la mesure originale sur laquelle elle devoit être réglée. De là ce mol, pris dans le sens figuré d’étalonner. >■ Pour adjouster et mai>quer « chacune mesure, aulnes ou poids, sept palars et « demi. » (Coût, de Bouillon, au nouv. Coût. gén. T. II, p. 860.) « Avoir sects et adjouster mesures à « bled et à vin , sont déclarez espèce de « moyenne Jurisdiction. » (Coût. gén. T. I, p. 8G4. — Voy. Ibid. T. Il, p. 4.) On disoit aussi adjuster « Donner et adjuster « mesures, sont exploits de haute Juslice. » (Coût. de Bar, au Coût. gén. T. II, p. 1033. — Voy. Adjus- TEMENT et Adjusteur ci-après.) S’il faut en croire Caseneuve, ce mol en ce sens vient de juste, qui a ses proportions et ses mesures’. (Ménage, Dicl. étym. au mol «f/yHs/^’r. C’est vouloir établir une diUVrcnce de siguificalioii entre deux mois, qui ne dilVèieiil peut-être que par une varia- tion (roriliographe, née de la pnuiouciation de !’«, plus ou moins ouverle; ce ijui semble devenir au luoiiis iirobablc par les passages que nous avons ra|>i)orlés ci-dessus. Ony [iou{:adjustir ou ajuster, pour adjouster; et réciproquement adjouster pour adjuster. Si notre conjecture est appuyée, il en l’ésulte i

ajuster qui subsiste, est le mc’me dans son ori- 

gine qu’ar/yo».s<rr; et (lue la signification figurée que ce mol conserve, peut être i-egardée comme une exiension des idées approcher, assemider, réunir. Celle signification étoit nouvelle du temps de Balzac, (iiii taxoit ce mot de jargon à la mode. (Socrate, Cluél. T. II, p. 234.) ADJOUSTER. Percer. Vol. III. fol. 151, V»coI. 2, - Coût, de IJouilIon, au nouv. Coût. gén. T. II, p. 860. Adjouxtkr. Mémoire de Du Bellai, par Lambert, T. VI. — Pièces justificatives p. 324. Adjuster. Du Cliesne, Gén. de Guines, Pr. p. 289, tit. de 1260. Ajosteh. S’ liorn. Serm. I"r. IISS. p, 184 et 194. Ajousïeh. Rom. du Brut, MS. fol. 9, R» col. 2. - FroisE. Vol. III, p. 88. Ajoi-ter. Fabl. MS. du K. n» 7218, fol, 167, R« col. 2. Ajl’.ster. Chron. S’ Denys, T. I, fol. 31. V». Ajcter. Du Ch.esne, Gén. deChûtillon, Pr. p. 60, tit. de 1268. Adjousteiir, sul>st. masc. Celui qui ajoute. Mol formé du verbe adjouster, pris dans le sens subsistant. (Voy. Des Ace. Bigar. avant-propos, p. 3, et l’arlicle Adjouster.) La même raison qui nous a fait distinguer adjoustement, d’ajustement, nous détermine à sé- parer Adjousteur cI’Adjistei’r ci-après. Adipiscer,t)«’^c. Acquérir. Du latin adipisci. On disoit, « prendre et adi- « piscer la possession. » (Godefroy, sur Charles VIII, p. 74U.) Adir, subst. masc. Sorte d’épicerie. (Gloss. de l’Histoire de Paris.) Adirer, verbe. Égarer, perdre. Ce mot, encore usité dans la Normandie, étoit d’un usage frécjuent à Paris, quand Nicot composa son Dictionnaire. Après avoir observé qu’il vaut autant comme esgarer, il ajoute : pourtant usez des formules de esgarer. (Voyez sur son Etymologie le Diclionnaire de Monet ; — Gloss. lat. de Du Cange, au mol Adirare. — Ménage, Dict. Etym. etc.) « Ayant adii’é mes bagues et joyaux, le Sire Artile .1 noslre compère.... retrouva le tout. » ’Nuits de Slrap. T. II, p. 20.) » Trouveures ou choses adi- rées. » (Ord. T. III, p. 312.) « La doulce Vierge « adira son fils, lequel estoit demeuré au temple « pour disputer contre les sages de la loi; si le (1) armée. — (2) quoique. - (3) liesse, joie.