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exprime encore ujie idée accessoire de Tidce prin- cipale, façonner, «.le m’y emploieray de dieu i)on « cueur et n’y espar^noray du mien pour coiilem- « pérer et umodier les condilions controverses « entre les deux parties. » liabclais, T. IV, p. 151 et 15-2.) i^’ainoier de parier, c’est modc’rer sa Iau5;uc, la retenir, modérer le désir de [larler. Oie/, communément, niés ; Et lie parler vous ainoic:. Si vous dirai teles novel .s Qui aux niales l’aniLS sont bêles, etc. Fabl. MS. du II. ir 7218, fol. 223, n» col. 2. De là, ce mot a signifié borner, restreindre; &’a»ioier, se restreindre, se borner. Ne s’i savoient ainuier ; N’avoient pas renies à vivre, Chascune de centaine livre. Ne vendoient pas blé à terme, etc. Fabl. lis. du U. n" 7218, fol. 319, V" col. 2. On a dit, par extension de ce dernier sens, s’amoicr à servir Dieu pour s’y adonner, s’y plaire uniquement, s’y borner. Lessicr m’esluet (l) le rimoier; Quar je me doi moult esmaier (’-), Quant tenu l’ai si lonfînement. Bien me doit le cuer lernioier Conques ne me poi aimiifif A Dieu servir parfoteraent. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 332 11- col. 2. Enfin du latin mndus, mode, règle, mesure, on a fait amoier pour jouer en mesure, jouer un air suivant les règles du mode dans lequel il est composé ; moduler, s’il étoit permis d’user de ce terme. Guis du fretel (3), au clialumel Biau s’acorde et amoie. . c. Pocs. Fr. MS. du Vat. n’ U90, fol. HO, R-. Nous finirons cet article par une remarque sur la formation des mots francois, dont l’étymologie est latine. Si les uns, en vieillissant, ont perdu ces traits de ressemblance qui découvrent leur origine lorsqu’on remonte à l’urtliographe primitive ;" les autres en ont ac(iuis. qu’ils n’avoient point en naissant (1). Telssontles erhes, Amoier, Aorer, etc. que des Auteurs plus modernes ou mieux instruits, ont écrit Admoder, du latin iiiodtts; Adorer, du latin Adorare, etc. VARIANTES : ADMODER. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 101, col. 1. Amoder. Qùiv. de Roger de Collery, p. 48. Amodier. Rabelais, T. IV, p. I,")2. Amoier. Ane. Poët. fr. JISS. avant liiOO, T. IV, p. 1359. Amoyer. Percef. Vol. 1, fol. 78, R» col. 2. Adniodiateur, subsl. nuise. C’ui prend à ferme. Qui donne à ferme. Ce mot qui subsiste au premier sens, sous la seconde orthographe, n’a pins guère d’usage que dans (iuel(|ues provinces. Il signifie fermier, mé- tayer. (Colgr. IMct. et Laur. (jloss. du Dr. fr.) Dans un sens moins propre, celui (|ui dunne :"! ferme. (Colgr. Dicl.) On a voulu dériver Admodialeur, de moisson. (LaurièiT, /(/)/ sitjjrii.) Mais je crois que son origine est la niéiMc <iue celle dn verbe Admodier ci-après. ADMODIATEUR. Cotgrave, Dict. Amgdiateur. Id. ibid. Ailinotlialion, subsl. fém. Bail à ferme. Du verbe Ahmoducu ci-après. — Voy. Cotgr. Dict.) AIJMdiJlATIO.X. Cotgr. Dict. A.Muuiatio.v. 1(1. ibij. Adinodior, verbe. AlTermcr. Ce mol roriné du latin riidiliiis, muid, boisseau, signifie pioprcment Al’iermer moyennant une re- devance de certaine (juaiitilé de inuids ou boisseaux de grain. (Du Cange, ubi siiprà.] Par extension, affermer à moitié fruits. iColgr. Dict.; Affermer en grain ou en argent. (Dict. de l’Acad. fr.) variantes : ADMODIER. Du Cange, Gloss. lat. au mot .rlmoUia,’e -2. A.MORiEii. Cotgrave, Dict. Adnioissoiiiior, verbe. Affermer. Bailler à ferme. (Du Cange, Gloss. lat. au mol Admodiare’2.) Proprement alfermer la moisson, la récolte d’un fonds ; ou peut-être, affermer un fonds à moitié fruits de la moisson, de la récolte. (Voy. Ad.modieu ci-dessus.) On a dit par extension, Adnwissonner pour afi’ermer, en parlant de droits payables en blé ou autre grain, même en argent. (Voy. Du Cange, Gloss. lat. au mot Ad)noisso)iata tallia.) ■■ Le Gou- « verneur de la Chancellerie ainoissonne chascun « an les petits sceaulx. » ;Estats des oflic. des Ducs de Bourg, p. 6.) « Ils ne vendront justice, ne « ne amoissonneront foires ne marchiés. » Ibid. page 297.) Cette signification générale doit peut-être son origine à l’usage de payer en grain, c’est-à-dire avec une partie des fruits de la moisson, ce que l’indigence ne permettoit pas de payer en argent. Cet usage subsiste encore dans le Lyonnois, où les paysans ou laboureurs conviennent avec les charrons, maréchaux et autres artisans de cette espèce, de leur donner une certaine quantité de grain en payement de leurs ouvrages ou fournitures durant le "cours d’une année. C’est ce qu’ils appellent icunoissonner. Ils s’abonnent de même avec le médecin. iVoy. Du Cange, Gloss. lat. an mot Amuissonata tallia.) (■1) me faut. - (2) émouvoir. — (3) le mode du flageolet. — (4) Sainle-Palaye s’aperçoit déjà de la différence entre les mots populaires et les mots savants; s’il juge bien de ces derniers, il ne voit pas pourquoi les premiers s’éloignent du latin ; ils sont d’ailleurs moins vieillis, si, comme dit Pascal, « la vieillesse du monde est devant nous et non derrière. » (x. e.)